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Soldats français blessés au Mali

15 Avril 2018 , Rédigé par Union des Militaires Chrétiens de France Publié dans #Informations

Casque Bleu à Tombouctou

Casque Bleu à Tombouctou

Mali : des soldats français blessés dans une attaque à Tombouctou

Des attaques ont été lancées samedi contre un complexe de la mission de l'Onu et une base de l'armée française à Tombouctou.

Des tirs de roquettes, des assaillants déguisés en Casques bleus montés à bord de véhicules piégés, des échanges de coups de feu: les camps de la mission onusienne MINUSMA et de la Force Française BARKHANE à Tombouctou ont été la cible, samedi, d'une attaque qui a fait au moins un mort et une vingtaine de blessés. Parmi eux, au moins sept soldats français, selon les informations du Figaro. Tous ont été hospitalisés à Gao.

L'assaut s'est produit peu après 14h (16h en France) sur le site aéroportuaire de cette ville du nord du Mali.

Mortiers, échanges de tirs et attaque au véhicule suicide

Alors que les deux camps essuyaient une «dizaine de tirs de roquettes», des hommes portant des casques bleus ont tenté de «s'infiltrer» dans la zone militaire à bord de deux véhicules piégés, a précisé dans un communiqué le ministère malien de la Sécurité. L'un des véhicules portait les couleurs des Forces armées maliennes (FAMAS) et l'autre le sigle «UN» des Nations unies. Le premier «a explosé», tandis que le second «a pu être immobilisé».

Sur Twitter, la force de l'ONU a évoqué une «importante attaque complexe» associant «mortiers», «échanges de tirs» et «attaque au véhicule suicide». «C'est la première fois qu'il y a eu une attaque de cette envergure contre la Minusma à Tombouctou», a relevé une source sécuritaire étrangère. «C'est une attaque qu'on n'avait jamais connue», a confirmé un responsable du gouvernorat de Tombouctou.

«Les combats ont pris fin vers 18h30 (heure locale)», soit plus de quatre heures après leur début, selon le ministère. Bamako et la Minusma ont rapidement assuré que la situation était à nouveau «sous contrôle».

«Cette attaque sournoise a été contrée, l'objectif de provoquer le plus de dégâts possible a échoué», a dit le porte-parole de l'état-major français, le colonel Patrik Steiger. Selon lui, «au moins une quinzaine (d'assaillants) ont été tués», dont certains à l'extérieur de l'enceinte du camp.

Une opération coûteuse en vies humaines

Déployée au Mali en juillet 2013, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, est actuellement la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines. Elle avait, avant l'attaque de samedi, perdu plus de 160 Casques bleus, ce qui représente plus de la moitié des soldats de l'ONU tués sur cette période dans le monde.

Il reste quelque 4000 soldats français stationnés au Mali, auxquels s'ajoutent les casques bleus de la Minusma. La Minusma comptait, fin mars, quelque 11.800 militaires et 1700 policiers au Mali. Bien que les groupes liés à Al-Quaïda aient été dispersés et en grande partie chassés du nord du Mali, des zones entières de ce pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et à la partie sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger, où quatre soldats américains et quatre militaires nigériens ont été tués dans une embuscade en octobre 2O17.

Exécutions sommaires

Depuis le 11 avril, quelque 1500 militaires africains, américains et européens sont engagés dans des manœuvres dans l'ouest et le nord du Niger, pour s'entraîner face aux menaces terroristes. Ces exercices devraient renforcer l'efficacité de la force du G5 Sahel, qui devrait compter d'ici à la mi-2018 5000 soldats issus du Mali, du Niger, de la Mauritanie, du Tchad et du Burkina Faso.

La signature en 2015 d'un accord pour ramener la paix au Mali n'a pas empêché la recrudescence des violences. Jeudi, le représentant du haut-commissaire aux droits de l'homme au Mali, Guillaume Ngefa, a évoqué les «exécutions sommaires d'au moins 95 personnes» dans la région de Menaka, frontalière du Niger.

Mise en cause, une coalition de deux groupes armés qui participent aux opérations de sécurisation avec les troupes françaises et maliennes, le MSA et le GATIA, a rejeté samedi ces accusations. Ces deux groupes sont soupçonnés de profiter de leur proximité avec Barkhane pour régler de vieux contentieux territoriaux, notamment avec la communauté peule.

 

Source : Le Figaro 2018/04/15

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