Assemblée Générale UMCF
Le 1er Mai, comme tous les ans depuis la création de l'UMCF en 1986, nous avons eu notre rencontre annuelle.
Cette année, sous la présidence du Lt. Col. (R) Eric MANDILLE elle fut centrée sur le renouvellement du bureau que voici :
Ce fut l'Aumônier Militaire Protestant Jean-Luc LEIBE qui nous apporta une exhortation sur le thème de la "transmission des valeurs". Son intervention est ci-dessous.
Nous avons eu le plaisir d'accueillir Salim BOUALI, un ancien légionnaire, ancien musulman devenu chrétien, disciple de Christ prédicateur de l'Evangile, plus qu'un frère d'arme, un frère d'âme !
Il fait un excellent travail dans les quartiers difficiles (pas pour tout le monde) de Marseille.
Il nous a apporté son témoignage de conversion très percutant et édifiant. Vous le trouverez ici
Même la Légion Etrangère à Calvi lui donne une main d'association. Voir un article de presse sur lui ici
____________________________________________
Le mot du Président
Chères Sœurs et chers Frères de l’UMCF,
Je me suis rappelé quand j’ai pour la première fois entendu parler de l’UMCF. J’étais alors affecté en Grande Bretagne et alors que je venais de garer ma voiture décorée d’un autocollant « ichtus », un collègue britannique m’interpella en me demandant si j’étais intéressé d’entrer dans l’union des militaires chrétiens…britanniques.
Charitablement il mentionna l’existence d’un équivalent français, l’Union des Militaires Chrétiens de France. L’une des 240 unions de militaires chrétiens du monde qui sont regroupées dans l’AMCF.
Ainsi j’ai adhéré « dans la foulée » à l’UMCF. C’était il y a dix-sept ans.
L’UMCF d’aujourd’hui, même si elle rayonne d’avantage est encore très méconnue dans nos armées.
Nous avons entamé depuis cinq ans des visites dans les églises, des conventions, dans différentes régions de France pour y rencontrer des chrétiens et parmi eux des militaires ou civils qui ne connaissent pas l’UMCF, en distribuant aux intéressés, Bibles et Nouveaux Testaments à couverture camouflée, et en organisant deux séminaires sur « l’écoute » dans la Parole et « Vivre sa Foi » dans les Armées.
Nous avons aussi à cœur pour ces douze mois de mai 2019 à mai 2020, conformément à notre devise « vivre et partager sa Foi au sein des forces armées », à témoigner dans le cadre du respect du règlement de discipline générale, en nous associant au ministère des aumôniers et ce de manière précise et concrète dans un cadre clairement défini mutuellement.
Je tiens à remercier chaleureusement les membres du bureau de notre conseil d’administration composé de bénévoles. Nous mettons à l’honneur particulièrement ceux qui ont terminé leur mandat pour leur motivation constante et leur contribution à notre union ; Philippe Boileau notre vice-président, Philippe Chazy notre secrétaire, Maryvonne Appert notre responsable prière et distribution du courrier et Lydia Pailler notre trésorière.
Notre bureau accueille et se réjouit de nos nouveaux volontaires, François Bouyssou au poste de secrétaire, Nathalie Pirhonen au poste de responsable prière et distribution du courrier et Stéphanie Soler au poste de trésorière.
Dans l’attente des activités à venir et la joie de vous rencontrer,
Fraternellement
Eric Mandille
____________________________________________
Intervention de l'Aumônier Militaire Protestant Jean-Luc LEIBE
Une génération qui se lève (Josué 1.1-9)
Introduction
Vous m’avez proposé de réfléchir sur le thème : « une nouvelle génération qui se lève » et, plus largement, sur la question de la transmission au sein d’un organisme. Le sujet est doublement intéressant. D’une part, parce que d’un point de vue biblique, nous trouvons des éléments de réponse et que, d’autre part, se poser cette question dans le contexte actuel, c’est poser un acte de foi et d’espérance.
Dans toutes les époques, Dieu s’est révélé à des hommes, des femmes, des jeunes et des vieux pour leur communiquer ses directives. À leur tour, ils ont transmis à la génération suivante l’héritage spirituel qu’ils ont reçu. Le prophète Joël nous indique que cette transmission s’applique à plusieurs générations. (Joël 1.3)
Une remarque pour signaler que la transmission ne va pas toujours de soi. Voilà pourquoi l’apôtre Pierre signale, à ce sujet, un principe de base : la confiance et le respect. « Que les aînés sachent encourager les plus jeunes, et que ceux-ci cherchent à respecter leurs aînés ! » (1 P 5.5). Il est donc souhaitable que cela se fasse dans un climat spirituel paisible et fraternel.
Si nous trouvons dans la Bible de nombreuses histoires de transmission (Moise et Josué, Elie et Élisée, David et Salomon, Paul et Timothée), celle de Moise et Josué est particulièrement intéressante. Elle nous enseigne sur le caractère et la formation du serviteur, sa foi et les exigences de la transmission.
Une génération en formation
Chez Josué, le contexte de la passation avec Moise est le résultat d’une défaillance. Moïse apprend de la bouche de l’Éternel qu’il n’entrera pas en Canaan (Nb 20.12). Bientôt, ce n’est plus lui qui conduira le peuple d’Israël. Pour autant, Moise ne se désinvestit pas ; il a le sens des responsabilités et demande au Seigneur d’établir un homme sur l’assemblée, pour qu’elle ne soit pas sans berger (27.17). Et c’est donc à lui que l’Éternel révèle le nom de celui qu’Il a choisi pour lui succéder, ce sera Josué : « Prends avec toi Josué » (Nb 27.18). Il y aura le temps de la formation et le temps de la transmission.
Alors que tout jeune lieutenant Josué était en train de combattre Amalek à Rephidim (Ex 17.8-16), une équipe intercédait pour lui : Moise, Aaron et Hour. Nous voyons ici la place de la prière dans le choix de nouveaux responsables. Josué va être intégré à la vision de Dieu. Ainsi, Il accompagne Moise au Mont Sinaï pour recevoir les tables de la Loi. Si la formation de Josué sera longue, elle sera surtout l’école de l’humilité et du service dans laquelle il va développer un cœur de serviteur.
C’est justement au cours de cette formation que « Moïse donne à Hosée, fils de Noun, le nom de Josué » (Nb 13.16). Dorénavant, son identité est définie par le Seigneur lui-même ; tout comme Abram est devenu Abraham et Jacob est devenu Israël. Pourquoi ? Certainement, à l’instar de Jacob, que Dieu doit changer les choses en profondeur chez lui pour devenir celui qu’il doit être en Dieu. (comme pour nous aussi)
Différents commentateurs dépeignent Josué comme un homme d’action, un commandant, plus qu’un théologien et un législateur. Ce qui peut faire penser qu’il faut veiller, dans la transmission, à avoir la bonne personne à la bonne place ; le bon profil de poste selon la mission et la vision à développer. Parfois, il faut un gestionnaire, parfois un visionnaire, parfois un prophète ou encore une équipe de ministères.
Chez Josué, avant la formation théologique, la technique militaire et l’expérience humaine, c’est la formation à l’école du Maître qui est primordiale.
Une génération avec une foi responsable et cohérente
Josué fait partie d’une génération d’hommes et de femmes avec une foi responsable. Son cœur n’est pas rebelle et en colère, mais docile. Il sait que ce que Dieu nous demande, il nous permet de l’accomplir ! Lorsque douze personnes sont choisies parmi les tribus pour visiter la Terre Promise, dix sur les douze vont inciter le peuple à dénigrer la bénédiction de Dieu, à décourager et favoriser la rébellion. Deux seulement, Josué et Caleb, vont réagir autrement. Nous lisons : « Josué était un homme de foi car il connaissait le Seigneur et s’appuyait sur Sa Parole. » (Nb 32.12)
Vers la fin de sa vie, en prison à Rome, Paul encourage Timothée à transmettre l’enseignement reçu à des personnes dignes de confiance, responsables et cohérentes. (2 Tm 2.2). Capable, « Ischuos » : celui qui est solide, qui est un exemple. Il doit être confirmé par plusieurs témoins « marturon » (apôtres et proches). Au verset 3, l’image du militaire s’applique bien à Josué. Pour Paul, un soldat en campagne doit être concentré sur sa mission (cœur de métier). Il rappelle aussi qu’il y a un prix à payer. La transmission exige d’avoir du discernement collectif pour choisir la bonne personne.
Dans une société où tout doit être facile, le prix de l’engagement peut-être perçu comme un frein à l’épanouissement personnel. Dans le service, il y a des combats et des victoires, de la solitude, de la frustration, des blessures, parfois certains abandonnent tandis que d’autres sont à la limite du burn out. Il est nécessaire de trouver un juste équilibre de vie pour rester un serviteur libre et heureux à la suite de Christ. Alors, comment éviter de passer du service à la servitude ? Certainement en puisant quotidiennement à la source de l’amour et de la grâce du Seigneur.
Une génération différente
Aujourd’hui, la génération aborde différemment l’engagement et les responsabilités. Pour les sociologues, les références de la génération des baby-boomers (1946-1961) sont : la croissance économique, la liberté sexuelle, le plan de carrière, l’estime de soi. La génération suivante dénommée X (1962-1980) connaît la crise économique, l’effondrement des valeurs, l’éclatement de la famille, la déchristianisation. Puis, la génération Y (1980-1995) développe la révolution numérique, les nouvelles technologies, les besoins immédiats, les libertés, la tolérance, le « monde est un village ».
C’est donc un nouveau modèle de génération avec des réflexes différents qui existe aujourd’hui. Son crédo : « j’exige, je suis méfiant, je me préoccupe de moi, j’ai le choix… » Cette approche entraîne un changement de paradigme fort. L’Église n’y échappe pas. Elle se doit donc de comprendre ces changements de valeurs. Cette génération a une forte demande en matière de « sens ». Beaucoup ont claqué la porte de l’Église à cause d’un certain sens du devoir, du religieusement correct et du carcan de la tradition. Ils ont une perception différente de l’Église et de l’engagement pour le Seigneur, au milieu de multiples engagements associatifs et culturels.
Les exigences radicales de l’Évangile, de sacrifice, de piété, de persévérance, de foi, de sainteté, sont comprises autrement. Ce n’est plus la connaissance qui fortifie mais l’expérience spirituelle. C’est bien ce qu’ont compris les pasteurs Rick Waren de Willocreek et John Maxwell (Equip) dans la formation des nouveaux leaders, en adaptant la mission à cette génération. Si les critères bibliques de fond de l’appel ne changent pas, les modes opératoires évoluent. Saurons-nous repenser nos approches et nous adapter pour faire émerger de « nouveaux Josué » ?
Conclusion
Josué avait des qualités exceptionnelles, mais sa plus grande qualité était d’être un « homme en qui réside l’Esprit de Dieu » (Nb 27.18). L’apôtre Paul encouragera Timothée à garder et transmettre « le bon dépôt par l’Esprit Saint qui habite en nous » (2 Tm 1.14).
Cet encouragement résonne comme un besoin de prier pour mettre des personnes à part et partager avec elles une vision. Dans cette transmission, il s’agira d’équiper, de former, d’accompagner, d’adapter et de responsabiliser.
À cette nouvelle génération qui est prête à se lever, comme pour la génération de Josué, Dieu fait une promesse :
« Je serai avec toi, comme j’ai été avec Moïse ; je ne te délaisserai point, je ne t’abandonnerai point. Fortifie-toi et prends courage. Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche ; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit ; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras.
Ne t’ai-je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage ? Ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Éternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras. » (Josué 1.5-7). Amen !
Mai 2019
Pasteur Jean-Luc LEIBE
Aumônier protestant aux armées
Vous pouvez le contacter en lui écrivant sur notre adresse umcf1986@gmail.com